Thèse de doctorat de Romain Leclercq (Université Paris 8 Vincennes - Saint Denis).
L’enjeu de cette thèse est de faire émerger un objet de comparaison, celui de la ville catastrophée, à partir de l’analyse des inondations frappant les quartiers populaires de la banlieue de Dakar depuis la fin des années 1980. Si les sciences sociales se concentrent depuis quelques années sur la « vie dans les ruines » ou « dans les décombres », caractéristique des paysages de l’anthropocène, peu d’études se sont encore consacrées à la description et l’analyse de ces paysages en ville. A Dakar, la ville catastrophée est le produit d’histoires imbriquées de modes d’urbanisation, de pratiques d’habiter, d’évolutions géologiques et climatiques, et de formes d’action publique visant la transformation et l’aménagement du territoire. Ce cas d’étude peut en effet servir de base à des comparaisons entre villes catastrophées, dont la réalité dépasse largement la seule capitale sénégalaise mais tend au contraire à devenir l’une des modalités de la ville contemporaine.